jeudi 19 juillet 2007

[Aletheia n°112] Avec la messe en latin on peut apaiser l'Eglise - par Dom Antoine Forgeot, Dom Louis-Marie et Christophe Geffroy

Aletheia n°112 - 19 juillet 2007
Le Motu proprio du 7 juillet 2007 a suscité de l’« émerveillement » (Jean Madiran), de la gratitude, mais aussi de l’ingratitude, de l’irritation, voire de l’insolence. Ce texte libérateur, qui est aussi un acte de justice, a suscité d’innombrables réactions et réflexions. On trouve une très large revue de presse, française et étrangère – articles reproduits intégralement et sans commentaire – sur le site internet QIEN.
Parce qu’il n’est pas une page de combat, je reproduis ici un manifeste sage qui lit, justement, le Motu proprio comme un appel à la paix liturgique.
Y.C.




AVEC LA MESSE EN LATIN ON PEUT APAISER L’ÉGLISE
par Dom Antoine Forgeot, Dom Louis-Marie et Christophe Geffroy
Pourquoi Benoît XVI a-t-il publié un Motu proprio libéralisant l'usage du missel tridentin ? Il en donne lui-même la raison dans sa lettre aux évêques : « Il s'agit de parvenir à une réconciliation interne au sein de l'Église. » Ce faisant, il ne vise pas prioritairement les prêtres et fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre dans sa rupture avec le Siège romain en 1988. Il vise plus généralement la paix liturgique et il incite aussi à célébrer fidèlement selon les prescriptions le nouveau missel.
Il serait en effet absurde de se voiler la face comme s'il n'y avait eu aucun problème liturgique depuis la réforme de 1970, comme si les fidèles attachés aux anciennes formes liturgiques n'étaient que de vieux retardataires incapables de s'adapter à une liturgie plus moderne. Si tel avait été le cas, il n'y aurait pas autant de jeunes attachés à cette liturgie ancienne réputée incompréhensible, mais qui, transmettant ce qui est avant tout un mystère, parle le langage de l'âme accessible même à ceux qui ignorent le latin. Pour Benoît XVI, il n'y a ni « rupture » ni « contradiction » entre les deux missels : « L'histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture », écrit-il dans sa lettre aux évêques.
C'est contre l'esprit de la « table rase », contraire à la notion même de tradition si chère à l'Église, que s'élève le Pape. Et c'est précisément parce qu'il n'y a pas de rupture que Benoît XVI peut affirmer en toute crédibilité que la permanence de l'ancien missel ne signifie en aucune façon une quelconque remise en cause de l'autorité du concile Vatican II et de la réforme liturgique du pape Paul VI. Nous pouvons témoigner que l'immense majorité des prêtres et fidèles qui sont attachés à l'ancien missel en pleine communion avec l'Église - particulièrement chez les jeunes qui n'ont connu ni Vatican II ni la réforme de 1970 -, reconnaissent sans l'ombre d'un doute cette autorité.
Dans sa lettre aux évêques, le Saint-Père répond à une autre crainte exprimée par les évêques consultés : « Qu'une plus large possibilité d'utiliser le missel de 1962 puisse porter à des désordres, voire à des fractures dans les communautés paroissiales. » Benoît XVI ne juge pas cette crainte fondée. L'expérience montre que dans tous les diocèses où le Motu proprio Ecclesia Dei de 1988 a été appliqué « généreusement » comme Jean-Paul II le demandait, il n'y a eu ni désordres ni divisions. Et plus l'accueil a été généreux, plus l'intégration dans la vie du diocèse a été facile. Des cas de dissension se sont manifestés là où la demande des fidèles a été ignorée.
Sans doute ce nouveau Motu proprio - acte dont on mesurera l'importance dans quelques années - occasionnera-t-il ici ou là d'inévitables tensions. Il n'en demeure pas moins fondamentalement un appel pressant à la paix, à la reconnaissance de l'autre dans ses différences légitimes.
Là encore, le Pape nous y invite fortement : « Les deux formes d'usage du rite romain peuvent s'enrichir réciproquement. » Certes, le Motu proprio marque une reconnaissance bienvenue pour un missel « jamais abrogé ». Les efforts attendus de communion, néanmoins, ne peuvent être à sens unique. Si les catholiques attachés aux anciennes formes liturgiques sont enfin reconnus comme des membres de l'Église à part entière, ils doivent eux-mêmes chasser tout esprit de chapelle et s'engager sans complexe dans la vie des diocèses.
Pour qu'une paix soit profonde, il faut que chacun fasse, sans arrière-pensées, un pas vers l'autre. La paix liturgique retrouvée, les catholiques pourront mieux unir leurs efforts pour ce qui est la priorité première de l'Église aujourd'hui : la nouvelle évangélisation.
Toucher les cœurs de ces foules immenses qui ignorent combien Dieu les aime - et l'expérience montre que la liturgie traditionnelle a une dimension missionnaire auprès de certaines âmes.
Dans cette tâche immense, les deux formes liturgiques du rite romain ont chacune un rôle conformément à la parole du Christ : « Il y a des demeures nombreuses dans la maison de mon Père » (Jean, 14, 2).
Le 13 juillet 2007
T.R.P. Dom Antoine Forgeot, Abbaye Notre-Dame, Fontgombault
T.R.P. Dom Louis-Marie, Abbaye Sainte-Madeleine, Le Barroux
Christophe Geffroy, Directeur du mensuel La Nef.





Les Confessions didactiques de Jean Madiran
Chaque nouveau livre de Jean Madiran est un événement. La grande presse continue à ignorer Madiran, et ce, non par inadvertance. La presse catholique, à de rares exceptions près, croirait déroger à quelque oukase non écrit en publiant une recension de ses ouvrages. Les évêques – mais point tous – le méprisent sans le lire et commettent ainsi une injustice.
C’est un des mystères du monde chrétien d’aujourd’hui que de voir un de ses plus authentiques écrivains vivants être quasiment ignoré du plus grand nombre, et même ignoré de ceux qui lisent la presse catholique et de ceux qui fréquentent les librairies catholiques, sans parler des universités catholiques, séminaires et noviciats.
Qu’est-ce qu’un écrivain chrétien ? Vaste question. Dans son dernier livre, Jean Madiran, donne une réponse indirecte : écrire « à la lumière de la pensée et de la prière de l’Eglise ». De manière plus spécifique, Madiran a œuvré à « une interprétation catholique de la pensée maurrassienne ». Les deux qualificatifs sont-ils contradictoires ? Il faut n’avoir rien lu de Maurras pour le croire. Ceux qui considèrent Maurras comme un extrémiste et un antisémite ne l’ont pas lu ou pas compris. Ceux qui considèrent Madiran comme un « maurrassien » tout court, ne l’ont pas lu ou ne l’ont pas compris ; en outre, ils oublient l’autre maître revendiqué par Madiran : Henri Charlier.
En mars dernier, à Villepreux, pour le 25e anniversaire du quotidien Présent qu’il a fondé, Jean Madiran a prononcé un « Discours » qui est publié ici dans sa version écrite. Après avoir évoqué longuement son enracinement – dans l’ordre chronologique de sa vie : Maurras, saint Thomas d’Aquin, Henri et André Charlier –, Madiran conclut : « C’est lui qui fait de nous des réfractaires refusant toute allégeance aux idéologies, aux institutions et aux pratiques qui viennent quotidiennement dénaturer la vie des familles, la vie des métiers, la vie intellectuelle, la vie religieuse. C’est là le combat de chaque jour. »
Ce combat contre la « dénaturation » passe par une bienveillance que l’on peut ignorer si l’on n’est pas un lecteur habituel de Madiran.
La deuxième partie du livre est constituée par une interview, parue en 2005, reprise ici dans un texte revu et complété. Hormis des pages, qui ne sont pas anecdotiques, sur ses goûts, les années de son enfance, sa formation, les années 40, Madiran rappelle que « la bataille intellectuelle » qu’il a menée et qu’il mène encore – quarante ans d’Itinéraires (mars 1956-juin 1996) et vingt-cinq ans de Présent, jusqu’à aujourd’hui – est aussi et d’abord un « combat spirituel » contre l’apostasie. Cette apostasie, que les historiens et les sociologues préfèrent appeler la « déchristianisation » et les politiciens « laïcisation », a conduit « au nihilisme officiel et à la déstructuration générale ».
La troisième partie du livre, la plus courte, est constituée de « la parabole du pommier » (dans sa version définitive). Aux lecteurs qui ne la connaîtraient pas, on la résumera, rapidement et imparfaitement, en en citant un extrait : « Là où nous sommes, à la mesure de nos moyens et selon les circonstances, nous avons à produire des œuvres. La foi sans les œuvres ne suffit pas au salut. »
Yves CHIRON
Les vingt-cinq ans de “Présent“. Confessions didactiques, éditions Via Romana, juin 2007, XLVII pages.
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samedi 7 juillet 2007

[Aletheia n°111] Benoit XVI poursuit la "réforme de la réforme" - par Yves Chiron

Aletheia n°111 - 7 juillet 2007

BENOÎT XVI POURSUIT LA «RÉFORME DE LA RÉFORME» - par Yves Chiron
Le Motu proprio Summorum pontificum qui paraît ce jour, était attendu depuis plus d’un an. Il en avait même été question dès le lendemain de la rencontre entre Mgr Fellay, Supérieur général de la FSSPX, et Benoît XVI, en août 2005.
Le Motu proprio est bref et directif, composé de douze articles qui disent en substance :
• le Missel promulgué par Paul VI est « l’expression ordinaire » du rite latin, tandis que le Missel promulgué par saint Pie V (dans son édition de 1962) en est « l’expression extraordinaire ».
•  tout prêtre peut célébrer selon le rite traditionnel, sans qu’il ait « besoin d’aucune autorisation ».
• tout « groupe stable de fidèles » attachés au rite traditionnel [il n’est question d’aucun nombre minimum dans le document] peut en faire la demande au curé de la paroisse.
• si ce groupe de fidèles « n’obtient pas du curé ce qu’ils lui ont demandé, ils en informeront l’Evêque diocésain », celui-ci « est instamment prié d’exaucer leur désir » [souligné par nous].
• les autres sacrements (baptême, mariage, pénitence, onction des malades pour les prêtres, et confirmation pour les évêques) peuvent être célébrés aussi selon le rite traditionnel.
• ces normes remplacent celles précédemment établies (indult de 1984 et motu proprio de 1988) et devront être observées « à compter du 14 septembre de cette année, nonobstant toutes choses contraires ».
Dans la phase préparatoire de ce Motu proprio, trois épiscopats principalement – français, anglais et allemands –, par la voix de représentants autorisés, ont dit leur crainte ou leur refus d’une telle libéralisation de la messe traditionnelle. Dans quelle mesure leurs réactions ont-elles infléchi le Motu proprio qui était en préparation ? C’est, pour le moment, impossible à déterminer de manière précise. En revanche, on peut considérer que ce sont ces réactions qui ont incité Benoît XVI  à rédiger une lettre aux évêques pour accompagner, expliquer et justifier le Motu proprio.
Ces réactions n’ont pas dû surprendre Benoît XVI, lui qui écrivait il y a quatre ans à propos d’une autorisation inconditionnelle de la messe traditionnelle : « Trop forte est encore chez beaucoup de catholiques – endoctrinés depuis des années – l’aversion pour la liturgie traditionnelle, qu’ils qualifient de manière méprisante de “pré-conciliaire”, et aussi, d’un autre côté, beaucoup d’évêques montreraient une opposition déterminée à une autorisation générale.[1] »
La Lette aux évêques qui accompagne le Motu proprio et le commente est d’un ton très personnel. Benoît XVI rappelle que le Missel traditionnel « n’a jamais été juridiquement abrogé » et qu’ « en principe, il est toujours resté autorisé ». On remarquera le « en principe » qui est un discret hommage à la vérité historique.
Au risque de me répéter, il faut rappeler que ce Motu proprio n’est qu’une étape du grand œuvre de Benoît XVI en matière liturgique. Il y a plus d’un an, j’écrivais ici : « Les traditionalistes qui croient que Benoît XVI pourrait être le Pape qui restaurera, dans toute l’Eglise, la messe traditionnelle, se trompent. Benoît XVI, sans mépriser l’ancien rite, est déterminé, sans doute, à favoriser plus largement son usage. Mais aussi, il estime, en historien et en théologien, que l’évolution de la liturgie, multiséculaire, doit se poursuivre, dans le sens d’une rectification du rite nouveau, et même par l’intégration de l’ancien et du nouveau. »
Le Motu proprio rendu public aujourd’hui ne dément pas cette analyse.
Dans l’immédiat, l’Eglise admet deux formes du rite romain : le rite romain sous sa « forme ordinaire » (celui issu de la réforme liturgique post-conciliaire) et le rite romain sous « une forme extraordinaire », le rite d’avant la réforme. À long terme, Benoît XVI croit possible et souhaitable une unification des deux formes.
Il l’écrivait, il y a quatre ans, au  Professeur Barth dans la lettre déjà citée :  « je crois que dans l’avenir l’Eglise romaine devra avoir à nouveau un seul rite ; l’existence de deux rites officiels est dans la pratique difficilement “gérable” pour les évêques et les prêtres. Le rite romain de l’avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais entièrement fondé dans la tradition du rite ancien; il pourrait intégrer quelques nouveaux éléments, qui ont fait leurs preuves, comme de nouvelles Fêtes, quelques nouvelles Préfaces dans la messe, un Lectionnaire élargi – un plus grand choix qu’avant, mais pas trop - une Oratio fidelium, c’est-à-dire une litanie de prières d’intercession après l’Oremus de l’Offertoire, où jadis il avait sa place.[2] »
Dans la Lettre aux évêques qui accompagnent le Motu proprio, le propos est moins direct mais l’intention reste la même :
• « les deux Formes d’usage du Rite Romain peuvent s’enrichir réciproquement : dans l’ancien Missel pourront être et devront insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces ».
• « dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. »
• aucun prêtre ne peut « par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. »
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« SUBSISTIT IN » - UNE RÉPONSE À LA FSSPX
De sources bien informées (protestante puis épiscopale), on apprend que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi va publier, de façon imminente, une Déclaration sur l’expression « subsistit in ».Rien n’a transpiré dans la presse jusqu’ici, mais il nous a été dit que cette Déclaration, qui devait être publiée ce samedi, en même temps que le Motu proprio, a finalement été reportée au mardi 10 juillet. Ce numéro d’Aletheia sera déjà parvenu à ses destinataires lorsque le document sera rendu public. Si la Déclaration ne paraît pas à la date indiquée, c’est que les sources indiquées étaient imprécisément informées.
Sans donc en connaître encore le contenu exact, on voit d’emblée son importance. La querelle, ou l’interprétation si l’on veut, du « subsistit in » est un des points majeurs de la critique traditionaliste du concile Vatican II.
C’est dans la constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium (1964), que l’expression se rencontre : « Cette Eglise [« l’unique Eglise du Christ”] comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Eglise catholique qu’elle se trouve [subsistit in, dit le texte latin], gouvernée par le Successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures, éléments qui, appartenant proprement par don de Dieu à l’Eglise du Christ, appellent par eux-mêmes l’unité catholique » (LG, n° 8).
Pour la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X et les communautés qui sont proches d’elle, cette proposition « entendue dans le sens que l’Eglise du Christ sur terre n’est pas identique à l’Eglise catholique, mais qu’elle s’étend en dehors d’elle, même de manière imparfaite, est fausse, hérétique ou proche de l’hérésie.[3] »
Inversement, des théologiens progressistes se sont réjouis de cette expression « subsistit in ».
Le P. Gregory Baum y voyait l’affirmation qu’ « il n’y a aucune identité absolue »[4] entre l’Eglise du Christ et l’Eglise catholique.
Le P. Leonardo Boff, s’appuyant lui aussi sur l’expression subsistit in, a estimé que l’Eglise catholique « ne peut prétendre être la seule à s’identifier à l’Eglise du Christ, parce que celle-ci peut exister également dans d’autres Eglises chrétiennes »[5].
Durant le pontificat de Jean-Paul II, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous l’autorité du cardinal Ratzinger, a réfuté, à deux reprises déjà, ces fausses interprétations du subsistit in :
• Le 11 mars 1985, dans une Notification contre le livre du P. Leonardo Boff, Eglise : charisme et pouvoir, la Congrégation a estimé que celui-ci soutient « une thèse exactement contraire à la signification authentique du texte conciliaire ».
La Notification a précisé alors le sens à donner à l’expression : « Le Concile avait, à l’inverse, choisi le mot ”subsistit” précisément pour mettre en lumière qu’il existe une seule ”subsistance” de la véritable Eglise, alors qu’en dehors de son ensemble visible existent seulement des ”elementa Ecclesiæ” qui – étant des éléments de la même Eglise – tendent et conduisent vers l’Eglise catholique (LG 8).
• Une deuxième fois, dans la Déclaration Dominus Iesus, en date du 6 août 2000, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a réaffirmé que « l’Eglise du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Eglise catholique », en précisant : « Contraire à la signification authentique du texte conciliaire est donc l’interprétation qui tire de la formule subsistit in la thèse que l’unique Eglise du Christ pourrait aussi subsister dans des Eglises et Communautés ecclésiales non catholiques. »
En consacrant une Déclaration spécifique à cette expression controversée, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi va donc, pour la troisième fois, apporter des éclaircissements et des rectifications à propos d’une expression qui a donné lieu à des interprétations fausses.
Une Déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur la liberté religieuse, autre expression controversée, serait en préparation.
Benoît XVI continue donc à œuvrer pour une juste compréhension des textes conciliaires.Son herméneutique de la continuité ne s’adresse pas exclusivement aux traditionalistes, mais dans le contexte du Motu proprio cette Déclaration attendue sur le subsistit in serait incontestablement un signe adressé à la FSSPX.
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Thomas Grimaux - Les Communautés traditionnelles en France
Le cardinal Castrillon Hoyos, qui préface ce livre, le présente ainsi : « Il veut faire connaître à nos contemporains qui sont ces communautés catholiques qui vivent selon des règles de vie précises, suivent des pratiques religieuses qui ont fait leur preuve durant des siècles, et célèbrent l’ancienne liturgie romaine comme elle était en vigueur partout jusqu’il y a quarante ans. »
Sont présentées ainsi, par des notices développées et de très nombreuses et magnifiques photographies, les 17 communautés traditionnelles françaises qui sont en communion ave le Saint-Siège : cinq communautés féminines (les Victimes du Sacré-Cœur à Marseille, les Dominicaines de Pontcalec, les Bénédictines de Jouques et du Barroux, les Chanoinesses de la Mère de Dieu), cinq communautés masculines contemplatives (les Bénédictins de Fontgombault, de Randol, de Triors, de Gaussan et du Barroux), trois communautés religieuses apostoliques (Sainte-Croix de Riaumont, les Chanoines réguliers de la Mère de Dieu et la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier) et quatre communautés de prêtres séculiers (la Fraternité Saint-Pierre, l’Institut du Christ Roi, et les tout jeunes Société des Missionnaires de Toulon et Institut du Bon Pasteur).
Même en se limitant aux communautés en communion avec le Saint-Siège, ne manque-t-il pas la très discrète Société des Prêtres Auxiliaires de l’abbé Barthe ?
En tout cas, un beau livre, utile, qui montre la diversité des charismes chez les catholiques de Tradition.

Un album de 168 pages, avec 200 photos, à commander à La Nef (2 cour des Coulons, 78810 Feucherolles), 39 euros franco de port.
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[1] Lettre du cardinal Ratzinger au Professeur Barth, le 23 juin 2003, publiée dans Aletheia n° 89, le 19 février 2006.
[2] Idem.
[3] R.P. Pierre-Marie, « L’Unité de l’Eglise » in La Tentation de l’œcuménisme, Actes du IIIe Congrès théologique de Si Si No No (avril 1998), Publications du Courrier de Rome, 1999, p. 45.
[4] P. Gregory Baum, Concilium, n° 4, avril 1965, p. 67. Gregory Baum, canadien, religieux augustin, fondateur de la revue The Ecumenist en 1962, a été expert (peritus) auprès du Secrétariat pour l’Unité des chrétiens pendant le concile Vatican II. Il a renoncé au sacerdoce en 1986 et s’est marié.
[5] P. Leonardo Boff, Eglise : charisme et pouvoir, Editions Lieu Commun, 1985, p. 138. Le P. Leonardo Boff, brésilien, religieux franciscain, a été un des chefs de file de la « théologie de la libération » dans les années 1970-1980. Il a renoncé au sacerdoce en 1992 et s’est marié.