jeudi 27 décembre 2001

[Aletheia] Canonisation du fondateur de l’Opus Dei - Autorisation du culte public à l’Ile-Bouchard

Yves Chiron - Aletheia n°23 - 27 décembre 2001

Canonisation du fondateur de l’Opus Dei

Mgr Josemaria Escriva De Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, sera canonisé au printemps ou à l’automne prochain. Le 20 décembre dernier, Jean-Paul II a approuvé le décret reconnaissant le caractère miraculeux d’une guérison attribuée à son intercession. Le même jour, quatre autres décrets de guérisons miraculeuses étaient signés par le pape, permettant ainsi la canonisation future d’autres bienheureux. Parmi les futurs canonisés, figure aussi le bienheureux Padre Pio.

La canonisation prochaine des bienheureux Padre Pio et Josemaria Escriva a déjà provoqué l’inquiétude voire la colère de certains. Guillaume Goubert, rédacteur en chef adjoint de La Croix a, le 21 décembre, dit son “ émotion inquiète ” et sa préoccupation “ de ce que l’Eglise catholique dit d’elle-même au travers de telles canonisations ”. Il estime que “ d’autres manières d’annoncer l’Evangile mériteraient - mériteront - d’être honorées ”. Et de citer les noms de Don Sturzo, le fondateur de la Démocratie chrétienne, et de Mgr Romero, l’évêque assassiné au Salvador.

A n’en pas douter, la canonisation de Mgr Escriva n’a pas fini de susciter des controverses. Certains font remarquer que cette canonisation aura été très rapide. Il est vrai que Mgr Escriva sera le saint le plus “récent” de l’histoire de l’Eglise : mort en 1975, sa cause de canonisation a été introduite en 1981, il a été béatifié dix ans plus tard et va être canonisé vingt-six ans après sa mort. Une telle brièveté, dans l’examen d’une cause et sa double conclusion, si elle est exceptionnelle n’est pas unique dans l’histoire de l’Eglise. Saint Charles Borromée, lui aussi, a été canonisé exactement vingt-six ans après sa mort, survenue en 1584 ; et saint Philippe Neri a été canonisé moins de vingt-sept ans après sa mort.

Si la cause de canonisation de Mgr Escriva a abouti si vite, - outre ses vertus personnelles, évidemment -, c’est que la nature de l’oeuvre qu’il a créée favorisait par elle-même l’expansion de la réputation de sainteté de son fondateur. A la mort de Mgr Escriva, l’Opus Dei comptait quelque 60.000 membres répartis sur tous les continents, dans 80 pays. C’est tout naturellement que ces membres ont voulu voir la sainteté de leur fondateur être reconnue. Les postulateurs, lorsqu’ils ont voulu que Rome introduise la cause de canonisation de Mgr Escriva, n’ont eu aucun mal à rassembler les lettres postulatoires nécessaires : environ 6.000, dont 69 de cardinaux, 241 d’archevêques, 987 d’évêques et 41 de supérieurs d’ordres et de congrégations religieuses. Tous n’appartenaient pas à l’Opus Dei mais une telle vague (plus d’un tiers de l’épiscopat mondial) montrait le rayonnement et l’influence de l’Opus Dei.

Un autre point mérite, en revanche, d’être relevé. Mgr Escriva va être le premier saint de l’histoire de l’Eglise (le premier canonisé) à avoir célébré, de manière habituelle dans les dernières années de sa vie, le nouveau rite de la messe. La question s’élargit à celle plus générale de l’attitude de l’Opus Dei face à la crise de l’Eglise et aux bouleversements liturgiques. Il y a là, me semble-t-il, un intéressant sujet historique à étudier. Et, plus encore, une considération doctrinale à faire : si le nouveau rite de la messe n’est pas orthodoxe, comme le dit la Fraternité Saint-Pie X (cf., par exemple, la mise au point faite par l’abbé Grégoire Celier dans Monde et vie du 13.12.2001), comment est-il possible de se sanctifier en la célébrant ?

Autorisation du culte public à l’Ile-Bouchard

Du 8 au 14 décembre 1947, dans une période très troublée de l’histoire de France - avec une évidente tentative de subversion communiste -, la Vierge Marie est apparue sept fois à quatre petites filles de L’Ile-Bouchard, en Indre-et-Loire. La Vierge Marie, dans ses messages, demanda notamment : “ Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin ”.

Ces apparitions de la Vierge, si elles n’ont pas encore fait l’objet d’un jugement canonique reconnaissant leur authenticité, ont été considérées avec une bienveillance grandissante par les évêques successifs du diocèse :

- en 1966, l’église Saint-Gilles, où ont eu lieu les apparitions, est dédiée à Notre-Dame de la Prière ;

- en 1988, Mgr Honoré, archevêque de Tours, autorise l’installation dans l’église, sur le lieu des apparitions, d’une statue de la Vierge réalisée selon les descriptions des voyantes ;

- en 1992, il donne son imprimatur à une étude historique et théologique de grande ampleur : Marie-Réginald Vernet o.p., L’Ile-Bouchard, la Vierge et ses apparitions, Téqui, 1992, 422 pages ;

- le 8 décembre 2001, au terme d’une enquête canonique qui aura duré dix-huit mois, Mgr Vingt-Trois, publie un décret qui autorise les pèlerinages et le culte public à Notre-Dame de la Prière.

En voici le texte intégral :

Décret

Depuis 1947, de nombreux catholiques viennent en pèlerinage à l’église paroissiale Saint-Gilles de L’Ile-Bouchard pour y vénérer la Vierge Marie. Ces pèlerinages ont porté de nombreux fruits de grâce. Sans jamais céder à l’attrait du sensationnel, ils développent un esprit de prière et contribuent à la croissance de la foi des participants.

Après avoir soigneusement étudié les faits et pris conseil des personnes compétentes, j’autorise ces pèlerinages et le culte public célébré en l’église paroissiale Saint-Gilles de l’Ile-Bouchard pour invoquer Notre-Dame de la Prière, sous la responsabilité pastorale du curé légitime de cette paroisse.

Fait à Tours, le 8 décembre 2001

En la fête de l’Immaculée-Conception

+ André VINGT-TROIS

Archevêque de Tours

Signalons encore qu’une des quatre voyantes de 1947, Jacqueline Aubry, livre parfois son témoignage sur les apparitions à l’occasion de visites dans des communautés religieuses ou lors de rassemblements de prière. Une cassette contenant le témoignage de J. Aubry est disponible à l’Abbaye Sainte-Madeleine, 84330 Le Barroux.

lundi 17 décembre 2001

[Aletheia n°22] In Memoriam Mgr Piolanti + Mgr Marchetto et l’interprétation du Concile + Medjugorje “source de division dans l’Eglise” + Condamnation de l’ “Armée de Marie”

Aletheia n°22 - 17 décembre 2001
In Memoriam Mgr Piolanti
• Mgr Marchetto et l’interprétation du Concile
• Medjugorje “source de division dans l’Eglise”
• Condamnation de l’ “Armée de Marie”
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Mgr Piolanti (1911-2001)
Mgr Antonio Piolanti est mort, à Rome, le 28 septembre dernier. Gravement malade depuis plusieurs années, il est mort sans avoir reçu la dignité cardinalice que son service inlassable et fidèle de l’Eglise pouvait laisser espérer à ses amis.
En consultant l’Annuario Pontificio pour l’année 1954, au coeur du pontificat de Pie XII, on relève la multiplicité des fonctions qu’exerçait alors Mgr Piolanti : camérier secret depuis 1947 et professeur de théologie à l’Université pontificale du Latran, il était consulteur de la Congrégation De Propaganda Fide, conseiller de la Congrégation des Séminaires, prélat référendaire au Tribunal de la Signature Apostolique, examinateur apostolique du clergé au Vicariat de Rome, membre de l’Académie de saint Thomas d’Aquin (fondée par Léon XIII) et membre de l’Académie Pontificale de l’Immaculée.
Il avait fondé aussi, en 1948, une revue trimestrielle de théologie et de philosophie thomiste, Doctor communis (qui existe toujours) et en 1956 une autre revue de théologie, Divinitas (qui existe encore elle aussi). Il fut un des inspirateurs de l’encyclique Humani generis (1950) dans laquelle Pie XII mettait en garde contre “ un irénisme imprudent ”, le “ relativisme dogmatique ”, l’ “ exégèse nouvelle ” et autres “ opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements de la doctrine catholique ”.
Sur un des points mis en question par l’encyclique (une fausse conception du “ surnaturel ” - et l’ouvrage du même nom du père de Lubac était visé même s’il n’était pas nommé), Mgr Piolanti multiplia ensuite les ouvrages, notamment en publiant Aspetti della grazia, Rome, Edizioni Ares, 1958. Cette année-là aussi, Mgr Piolanti, recteur de l’Université pontificale du Latran depuis un an, dirigea la publication d’un important volume collectif, Il Protestantesimo ieri e oggi (Rome, Libreria Editrice della Pontificia Università Lateranense, 1385 pages). Cet énorme volume, articulé en trois parties (Origines et développement du protestantisme, Etat actuel du protestantisme, Doctrine du protestantisme et réfutation catholique), rassemblait, pour une des dernières fois avant le concile Vatican II, ce que la “ théologie romaine ” comptait de représentants les plus éminents : notamment Mgr Palazzini, Mgr Gherardini, le père Spiazzi.
Mgr Piolanti fut associé aux travaux de la Commission antépréparatoire du concile Vatican II dès 1959 puis, pendant le concile, il fut membre de la Commission de doctrina. Dans l’après-concile, il fut de ceux qui, à Rome, étaient de moins en moins en consonance avec certaines des nouvelles orientations doctrinales, pastorales et liturgiques. En 1969, il perdit sa charge de recteur du Latran mais il put continuer à exercer une certaines influence par les revues qu’il dirigeait toujours, par les charges qu’il put encore occuper (vice-président puis président de l’Académie de S. Thomas et secrétaire de l’Académie Pontificale Théologique Romaine), et par des collections d’ouvrages qu’il créa à la Libreria Editrice Vaticana (“Studi e ricerche sul clero romano”, “Biblioteca per la storia del tomismo”) et aux éditions Citta Nuova (“Studi tomistici”).
La dernière cause à laquelle Mgr Piolanti s’est dévoué, jusqu’à ses dernières forces, a été celle de la béatification de Pie IX. Postulateur de cette cause depuis 1971, Mgr Piolanti s’activa, avec intelligence et sérieux, à promouvoir une meilleure connaissance d’un pape réduit trop souvent à des caricatures. A partir de 1972, il publia une revue trimestrielle, Pio IX, consacrée à des études historiques sur les différents aspects de la vie et du pontificat du pape de l’Immaculée Conception et du Syllabus et, en 1975, il lança à la Libreria Editrice Vaticana une collection de Studi Piani .
Mgr Piolanti accueillait volontiers les visiteurs intéressés par Pie IX dans ses appartements du Palazzo Canonici, au Vatican. Je garde en mémoire les conversations que nous avons eues dans les années 80/90 à propos de la biographie de Pie IX que je préparais. Je conserve précieusement aussi, comme des pièces émouvantes de cette amitié qui nous liait, deux cadeaux qu’il m’avait faits : le gros volume relié de plus de mille pages du Summarium de la Positio super Introductione Causae de Pie IX, publié en 1954 par la Sacrée Congrégation des Rites et une médaille du pape Pie IX fondue dans le plomb de son premier cercueil et que le vénéré prélat offrait aux visiteurs avec lesquels il se sentait en conformité d’esprit.
Une des dernières joies de Mgr Piolanti aura été, un an avant sa mort, de voir Pie IX béatifié par Jean-Paul II. Mgr Piolanti a trouvé en Mgr Gherardini un digne héritier qui saura, si Dieu le veut et si un pape l’ose, conduire le bienheureux Pie IX jusqu’à la canonisation.
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Interprétations de Vatican II
Mgr Angelo Marchetto, lecteur attentif d’Alètheia, était jusqu’à présent observateur permanent du Saint-Siège auprès de la F.A.O. (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture). Jean-Paul II vient de le nommer secrétaire du Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants.
Mgr Marchetto a publié plusieurs articles remarqués, notamment dans l’Osservatore romano, sur l’herméneutique du concile Vatican II. Un certain nombre de ces études ont déjà été recensées ici. Dans le n° 38 de l’Archivum Historiae Pontificiae (Piazza della Pilotta, 00187 Roma, Italia), Mgr Marchetto publie une longue note critique intitulée : “ Il Concilio Vaticano II : considerazioni su tendenze ermeneutiche dal 1990 ad oggi ” (p. 275-286). Mgr Marchetto fait remarquer d’abord que les nombreux travaux historiques consacrés jusqu’ici au concile Vatican II ont finalement peu utilisé et peu tenu compte des Actes officiels du concile dont l’édition critique a été assurée par Mgr Carbone et qui est achevée depuis peu (62 gros tomes, au total).
Mgr Marchetto souligne aussi, comme dans ses précédents articles, combien l’historiographie actuelle du concile est dominée par une problématique lancée avec force moyens par l’Institut pour les sciences religieuses de Bologne, du professeur Giuseppe Alberigo. Le professeur Alberigo est le maître d’oeuvre d’une grande Histoire du concile Vatican II, en plusieurs volumes, dont l’édition italienne, qui compte pour l’instant quatre tomes, connaît déjà des traductions française, allemande, anglaise, espagnole et portugaise. Mgr Marchetto estime que cette Histoire est “ idéologique ” plus que véritablement historique parce qu’elle est sous-tendue par une herméneutique simpliste : la “ nouveauté ” de Vatican II serait d’être, dans sa phase Jean XXIII, une “ rupture avec le passé ”, tandis que, dans sa phase Paul VI, il serait en retrait et en recul.
Mgr Marchetto estime encore que l’ouvrage d’A. Zambarbieri, I Concilii del Vaticano (Cinisello Balsamo, Ed. San Paolo, 1995) est “ la meilleure synthèse publiée jusqu’ici, en langue italienne ”, notamment parce que l’auteur a utilisé abondamment les Acta signalés plus haut et a mis en connexion les actes de Vatican I - “ in combinata non casuale ” - avec ceux de Vatican II.
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Medjugorje, “source de division dans l’Eglise”
Au dernier Synode des évêques, réuni à Rome en octobre dernier, le cardinal Puljic, archevêque de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), a déploré que les supposées apparitions de la Vierge à Medjugorje soient une “ source de division dans l’Eglise ”. Il a évoqué la désobéissance des Franciscains de Medjugorje, ardents partisans, dès l’origine - 1981 - des supposées apparitions de la Vierge. Il a regretté que ces Franciscains, en conflit avec l’évêque du diocèse depuis un quart de siècle, “ imposent leurs propres points de vue ” en n’hésitant pas à arguer de “ pseudo-charismes ”.
Cette intervention, très importante, vient renforcer la position de Mgr Peric, évêque de Mostar, diocèse où se trouve Medjugorje, qui tient les supposées apparitions - qui se poursuivent depuis vingt ans - comme “ non-surnaturelles ”.
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Nouvelle condamnation de l’Armée de Marie
La Conférence des évêques catholiques du Canada a rendu publique, le 15 août 2001, une longue “ Note doctrinale sur l’Armée de Marie ”. L’Armée de Marie, oeuvre de prière et de sanctification, a été fondée le 28 mai 1971, au Québec, par Marie-Paule Giguère, une âme mystique qui a publié, en quinze volumes, son autobiographie sous le titre de Vie d’amour. L’Armée de Marie a été reconnue, comme pieuse union, en 1975, par un décret canonique de Mgr Roy, archevêque de Québec. L’Armée de Marie, les révélations et visions de Marie-Paul Giguère, ont trouvé, en France de nombreux défenseurs : notamment l’abbé Jean Derobert, qui a publié des dizaines d’ouvrages et de brochures sur les apparitions et faits extraordinaires ; Raoul Auclair, auteur millénariste qui rejoindra, finalement, l’Armée de Marie au Canada (où il est mort) ; même l’abbé Laurentin (cf. Multiplication des apparitions de la Vierge aujourd’hui, Fayard, 1991, 3e édition, p. 151-152).
A partir de 1986, des mises en garde ont été faites par l’archevêché de Québec à propos de nombreuses “ erreurs graves ” répandues dans les publications de l’Armée de Marie. Le 4 mai 1987, un décret du cardinal Vachon, archevêque de Québec, révoquait le décret par lequel son prédécesseur avait érigé l’Armée de Marie en pieuse union.
Aujourd’hui, c’est une note doctrinale plus développée qui met en garde les catholiques. Comme cette note n’a été publiée, à ma connaissance, par aucune publication française, même pas par la Documentation catholique, il n’est pas inutile d’en reproduire l’essentiel :
Les activités et les enseignements de l’Armée de Marie comportent des dangers réels pour l’Eglise catholique au Canada et pour la foi de ses membres. En raison de ces faits et de la menace continue de division pesant sur l’intégrité et l’unité de la foi catholique au Canada, par la présente, les évêques canadiens déclarent et informent tous les fidèles de l’Eglise catholique au pays, que l’Armée de Marie, même si celle-ci soutient le contraire, ne peut pas être considérée comme une association catholique. Certains des enseignements qu’elle propage à propos de la rédemption, de la Vierge Marie et de la “ réincarnation ” s’écartent fondamentalement de l’enseignement et de la profession de foi de l’Eglise catholique. Parce que la foi des fidèles s’en trouve menacée, nous, les évêques du Canada, exhortons les membres et les sympathisants de l’Armée de Marie à cesser leurs activités, quelles qu’elles soient : publications, participation aux rencontres de prière et aux célébrations liturgiques, spécialement celles qui ont lieu au Centre Spiri-Maria, au Québec.
(...) La supposée révélation privée sur laquelle l’Armée de Marie fonde sa seule prétention à la légitimité introduit des doctrines nouvelles et erronées au sujet de la Vierge Marie et de son rôle dans l’histoire du salut. Elle va au-delà de la Révélation définitive du Christ et y ajoute grandement. L’Armée de Marie veut faire croire à ses membres, par exemple, que leur “ Immaculée ” est co-éternelle et habite dans la personne même de la dépositaire de ces révélations privées. C’est à cause de tels efforts fallacieux en vue d’ajouter à l’essence même de la foi que la reconnaissance d’association catholique a été retirée à l’Armée de Marie.
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Revue des revues
L’Homme nouveau (10 rue Rosenwald, 75015 Paris, 18 F le numéro) a connu d’assez importantes transformations depuis que Philippe Maxence, venu de la Nef, en est devenu le rédacteur en chef. Dans le numéro du 16 décembre, on trouve notamment un très intéressant dossier sur Charles Ier de Habsbourg, le dernier empereur d’Autriche-Hongrie ; dont un entretien avec Mgr Krenn, évêque de Sankt Pölten, président de la Gebetsliga, Ligue de prière pour la cause de béatification de Charles de Habsbourg.
Certitudes (23 rue des Bernardins, 75005 Paris, 50 F le numéro) publie un dossier critique de dix articles consacrés à la thèse - contestable - de Jacques Prévotat : Les Catholiques et l’Action Française. Histoire d’une condamnation, 1899-1939, Fayard, 742 pages.
D.I.C.I. (149 rue la Délivrande, Péricentre 4 - Bât. B, 14000 Caen, 10 F le numéro) publie un article de M. l’abbé Aulagnier intitulé “ Le card. Castrillon Hoyos dans la “bataille” de la messe ” où il estime que la nouvelle messe “ n’est pas contraignante précisément parce qu’il manque la note de constance, d’antiquité, de continuité. ” Il écrit aussi : “ il n’y aura jamais prescription, prescription trentenaire ; on commence à entendre cet argument (Dom Gérard - Yves Chiron...). Car la présence constante de cette nouvelle messe, même si elle peut revendiquer maintenant trente ans d’existence, ne fut jamais une présence paisible.” Mgr Fellay, supérieur général de la FSSPX, dans l’Adresse au Saint-Père qu’il faisait le 2 février 2001, envisageait encore une alternative : “ modification ou abrogation ”.