samedi 18 septembre 2004

[Aletheia n°62] Les affabulations de Golias - et autres textes

Aletheia n°62 - 18 septembre 2004

Les affabulations de Golias

La revue Golias, qui se veut “ l’empêcheur de croire en rond ”, est une sorte de Canard enchaîné qui serait bimestriel et qui se prétendrait catholique. Il n’y manque ni les caricatures et les dessins supposés humoristiques, ni les rumeurs et les ragots, ni les fausses nouvelles mêlées aux vraies, ni les titres sensationnalistes, ni l’acharnement sur les mêmes cibles — ici, les “ traditionalistes ”, les “ évêques conservateurs ” et, last but not least, le pape Jean-Paul II, vilipendé, maltraité, de numéro en numéro.

On pourrait ne prêter aucune attention aux charges à répétition de Golias. Mais la revue n’est pas sans influence et sans écho. Elle n’est pas seulement disponible sur abonnement, elle est présente dans la plupart des librairies catholiques de France et sur certaines tables de presse paroissiales. Elle se double aussi d’une maison d’éditions qui a publié plusieurs dizaines d’ouvrages.

La revue se flatte d’avoir un correspondant au Vatican, qui signe ses articles du nom de Romano Libero. Il doit s’agir là du pseudonyme non de quelque monsignore mais sans doute de quelque minutante désœuvré qui se pique de fournir à la revue française des informations inédites et des analyses décapantes ou de quelque séminariste en formation à Rome qui croit voir s’ouvrir pour lui une longue carrière de délateur masqué.

Le dernier numéro de Golias (n° 96-97, mai-août 2004) contient deux articles qui portent sa signature. Tous les deux contiennent des affabulations qui montrent que M. Romano Libero n’est pas un informateur fiable.

Un premier article porte sur la dernière étude doctrinale de la Fraternité Saint-Pie X, De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse. L’article est intitulé “ Le nouveau chantage des lefebvristes sur Rome ”. Romano Libero, qui se croit bien informé, affirme tout uniment : “ Selon nos sources, ce petit livre aurait été rédigé en totalité ou en partie par Mgr Brunero Gherardini, 79 ans, ancien professeur d’ecclésiologie, un vieux théologien aigri et agressif ”.

Un deuxième article est consacré à “ Walter Kasper : bête noire des intégristes ”, avec en surtitre : “ Pourquoi les lefebvristes veulent-ils la peau du patron de l’œcuménisme au Vatican ? ”. Cette fois, Romano Libero révèle que Mgr Gherardini — une fois prénommé Brunero puis, quinze lignes plus bas, il est prénommé Antonio ! —serait “ l’ennemi le plus déterminé de Walter Kasper ” et qu’on le dit “ collaborateur de la revue pro-lefebvriste Si,si, No, No, proche de la Fraternité Saint-Pie X. ”

Toutes ces informations concernant Mgr Gherardini sont fausses. Non seulement Mgr Gherardini n’a pas écrit une seule ligne de l’étude de la FSSPX, De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse, mais il en ignorait même l’existence jusqu’à ce qu’il apprenne, par un ami français, que Golias distillait la fausse information qu’il en serait l’auteur. Pareillement, il n’a jamais écrit une seule ligne pour Si si no no, le bimensuel antimoderniste qui existe depuis trente ans maintenant.

Mgr Gherardini, qui nous honore de son amitié, a été professeur de théologie au séminaire de Prato puis à Rome, au Latran. Il est aujourd’hui consulteur de la Congrégation de la Cause des Saints, membre de l’Académie Pontificale de Saint Thomas d’Aquin et directeur de Divinitas, revue de théologie éditée au Vatican. Il a succédé aussi au regretté Mgr Piolanti comme postulateur de la cause du bienheureux Pie IX et il dirige la revue Pio IX.

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À propos de Politica hermetica

La revue Politica hermetica est une revue, annuelle, qui paraît aux éditions L’Age d’Homme. Chaque numéro consiste en la publication des actes d’un colloque international organisé par l’association du même nom et qui s’est donné pour but d’étudier l’histoire de l’ésotérisme, notamment dans ses relations avec la politique. L’association Politica hermetica a été fondée en 1985 par Victor Nguyen, le grand historien, spécialiste de l’Action Française, aujourd’hui disparu. Le premier volume de la revue (Métaphysique et politique, Guénon et Evola) est paru en 1987.

Politica Hermetica est régulièrement la cible de certains milieux catholiques. Par exemple, Christian Lagrave, dans le n° 324 (février 2004) de Lecture et Tradition ou le rédacteur anonyme de l’article “ Gnose et complot (suite) ” dans le dernier numéro du Sel de la Terre (n° 49, été 2004).

Après avoir cité les noms de certains membres du comité de rédaction et du comité scientifique (sont nommés Emile Poulat, Jean-Pierre Laurant, Jean Baubérot, Jean Borella, Pierre Chevallier, Antoine Faivre, Pierre-André Taguieff, Michel Maffesoli, Michel Michel), Christian Lagrave écrit : “ tout ce monde est, d’une part plus ou moins influencé par les idées de Julius Evola ou de René Guénon, et d’autre part souvent lié à la franc-maçonnerie ”… Christian Lagrave a l’art de passer, en une seule phrase, de l’amalgame (“ Tout ce monde ”) à l’approximation (“ plus ou moins ”, “ souvent ”).

On ne niera pas l’appartenance de certains des chercheurs cités à la franc-maçonnerie, mais l’appartenance à la franc-maçonnerie d’Emile Poulat ou de Jean Borella est une de ces fariboles qu’il est indigne de laisser croire. Curieusement, un autre membre du Comité scientifique n’est jamais cité dans ces mises en accusation : il s’agit de René Rancœur, parfait érudit, grand bibliographe, personnalité incontestée du monde savant catholique. Croit-on que René Rancœur aurait accepté de faire partie du comité scientifique d’une association et d’une revue qui auraient eu des visées ésotériques et antichrétiennes ?

Des numéros de la revue ont été consacrés, par exemple, à la franc-maçonnerie et à l’antimaçonnisme, au théosophisme, au prophétisme politique, à la théorie du complot ou à “ Esotérisme et socialisme ”. Ces thèmes font l’objet d’études historiques, dont certaines affirmations ou analyses peuvent être discutées. Mais il est stupide de voir dans ces études successives une sorte de noir complot.

On ajoutera à ces remarques ce qu’Emile Poulat nous écrit du but et du fonctionnement de la revue et des colloques :

Il y a une fixation curieuse sur Politica hermetica, et même fantasmatique. La revue a été fondée par Victor Nguyen, dont j’ai pris le relais, parce que je connaissais bien Victor, et aussi parce que je connaissais le cardinal Pitra et son souci de retrouver la pensée symbolique des Pères contre le positivisme historique de Mgr Duchesne. Au début, les colloques ont attiré des fous et des fanatiques : il a fallu faire le ménage sans éclats. Il n’y a plus maintenant que des scholars.

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Revue des revues

. La Documentation catholique, publie une édition spéciale intitulée “ Jean-Paul II à Lourdes ”[1]. On y trouve le texte intégral des allocutions, méditations et prières prononcées par Jean-Paul lors de son pèlerinage à Lourdes les 14 et 15 août derniers. On y trouve aussi un reportage photographique en couleurs de 16 pages sur l’événement. Enfin, puisque l’occasion de ce pèlerinage papal était le 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception, on pourra lire la reproduction intégrale de la Constitution apostolique Ineffabilis Deus, datée du 8 décembre 1854, par laquelle le bienheureux pape Pie IX a défini et proclamé ce dogme. L’édition reproduite est celle publiée en 1953, aux éditions de la Bonne Presse, avec des notes doctrinales et historiques rédigées par l’abbé Alphonse David.

. “ L’affaire de Bordeaux ” et l’exclusion de la FSSPX des abbés Laguérie et Héry ont fait couler beaucoup d’encre depuis la fin du mois d’août. La “ grande ” presse (Le Figaro, Le Monde, Libération, La Croix) lui a consacré des articles, sans comprendre d’ailleurs les enjeux et les véritables raisons d’une affaire qui semblait ne devoir intéresser, au départ, que le microcosme traditionaliste.

Des sites internet se sont même créés qui reproduisent la plus grande partie des déclarations et articles sur le sujet et un certain nombre de documents ; les deux principaux sites étant www.les.infos.free.fr et crisefraternite.com.

L’exposé le plus complet et le plus objectif (bien qu’émanant d’une des parties prenantes dans l’affaire) me semble être le dossier de huit pages que publie le n° 100 de DICI, daté du 10 septembre 2004[2]. On y trouve trois textes : “ Les faits reprochés ” par l’abbé Lorans, “ Les ouvertures faites à M. l’abbé Philippe Laguérie par les Supérieurs de la Fraternité ” par l’abbé de Cacqueray, Supérieur du district de France, et “ Réponses à des rumeurs sur la Fraternité Saint-Pie X ” par l’abbé Celier.

Certaines informations ou appréciations contenues dans ce numéro de DICI sont des allusions à décrypter. On remarquera aussi, dans ce dossier de DICI, le silence fait sur certaines personnes et sur certains points (publics ou non) de l’affaire.

Quoi qu’il en soit, la querelle “ affaire des séminaires ” devenue “ l’affaire de M. l’abbé Philippe Laguérie à Bordeaux ” – la formule est de DICI –, n’aura pas ébranlé la FSSPX. Un des protagonistes de l’affaire, à ses débuts, estimait que c’était là “ la plus grave crise qu’ait connue la Fraternité depuis ses origines ”. Il semble que l’évolution de la situation démente ce pronostic. Certes à Bordeaux comme à Paris (autour de Saint-Nicolas-du-Chardonnet), certains des fidèles attachés à la FSSPX ont pris bruyamment la défense des abbés sanctionnés et exclus mais, comme lorsque l’abbé Aulagnier a quitté la FSSPX, il n’y a pas eu de division publique au sein de la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre. Dans les prieurés, comme dans les écoles, les prêtres continuent leur apostolat et portent des jugements divers sur l’affaire.

. Le site électronique suisse “ Religioscope ” (www.religion.com), dirigé par Jean-François Mayer, spécialiste des mouvements religieux contemporains, publie un long entretien avec Emile Poulat. L’entretien– quatorze pages en version papier – porte sur le dernier livre de celui-ci, Notre laïcité publique.

Émile Poulat expose les principes thèses et analyses de son livre, mais avec une liberté de ton et de style qui offre des formulations différentes et parfois clarificatrices.

Émile Poulat demande de “ bien distinguer la laïcité institutionnelle, la laïcité qui nous gouverne, par opposition à l’idée que chacun peut s’en faire, qui est du domaine privé. ” Il estime qu’en 1905, il n’y a pas eu “ séparation ” de l’Eglise et de l’Etat. Il fait remarquer à juste titre : “ …on constate que le mot séparation qui figure dans les discours, ne figure pas dans le texte de la loi. Il figure dans le titre, sans aucune valeur légale. On s’aperçoit que, dans la réalité, il s’agit de tout autre chose. Autrement dit, la loi de 1905 que personne n’a lue, ou très peu, est largement mythique aujourd’hui. Je peux même dire que je ne connais aucun professeur de droit qui soit capable de la commenter exhaustivement à ses étudiants. Il y a des mots que nous ne comprenons plus, des articles qui nous laissent pantois. Autrement dit, il faudrait aujourd’hui une sorte d’édition critique de la loi de 1905 avec des commentaires, des gloses, un peu à la manière des exégètes dans leurs commentaires de l’Evangile. ”

Émile Poulat n’est pas loin de croire, semble-t-il, à une laïcité pacifiée aujourd’hui. Sans méconnaître qu’il existe “ une culture laïque qui est, en somme, libre exaministe et critique ”, et donc anticléricale, il pense qu’au fil du temps, ce sont les partisans d’ “ une loi de pacification ” qui l’ont emporté.

Tout en reconnaissant l’importance et le grand intérêt du travail de clarification mené par Emile Poulat dans son dernier livre, Notre laïcité publique, on restera moins optimiste sur les intentions de ceux qui, aujourd’hui, veulent faire respecter la laïcité et cherchent à l’inscrire encore davantage dans la loi, donc dans la société française. Jean Madiran, dans Présent de ce jour, met en lumière “ La force souterraine du principe de laïcité ”[3]. Il attire l’attention sur l’intention affichée du législateur comme du Président de la République, Jacques Chirac, dans la récente loi sur la laïcité : faire en sorte que “ les consciences des enfants soient protégées des influences religieuses ”.

La laïcité “ à la française ” n’est plus une guerre ouverte contre l’Eglise, elle s’accommode de l’Eglise catholique, comme des autres forces religieuses ou culturelles, elle ne discrimine pas, mais elle entend que l’Eglise catholique ne remette pas en cause les principes qui la fondent : “ Non à une loi morale qui primerait la loi civile ! ” selon la formule désormais célèbre de Jacques Chirac[4].

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NOTES

[1] La Documentation catholique, 3 rue Bayard, 75008 Paris, n° 2320, 5/19 septembre 2004, 5 euros le numéro.

[2] DICI-Presse, Etoile du Matin, 57230 Eguelshardt, 2 euros le numéro.

[3] Présent (5 rue d’Amboise, 75002 Paris), n° 5667, samedi 18 septembre 2004, 2,30 euros ce numéro.

[4] On renverra aussi aux bonnes analyses de Rémi Fontaine, La Laïcité dans tous ses débats. Christianisme et laïcise en dix cas d’école, préface de Dom Gérard, Editions de Paris (13 rue Saint-Honoré, 78000 Versailles), 116 pages, 16 euros.

mercredi 1 septembre 2004

[Aletheia n°61] Informations

Aletheia n° 61 - 1er septembre 2004
Informations
. Est parue dans Présent (5 rue d’Amboise, 75002 Paris), les 11, 14, 18, 19 et 21 août, une série de cinq articles de Jean Madiran intitulée “ L’épiscopat de 2000 à 2004 face au piège de la laïcité ”. Ces cinq pleines pages de journal constituent une démonstration qui mérite de retenir l’attention.
Il y a une conception catholique de la laïcité, fondée sur l’Evangile : “ Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ”. Cette laïcité au sens catholique implique la distinction entre les deux pouvoirs, temporel et spirituel (l’Etat et l’Eglise), “ sans les opposer ni les séparer, écrit Jean Madiran, mais en les invitant au contraire à coopérer ”.
Il y a, par ailleurs, singulièrement en France, un autre sens du mot “ laïcité ”, entendu comme “ séparation de la religion et de la société civile ” (selon la définition du Littré rappelée par Jean Madiran). C’est aussi la définition qu’en donnait Ernest Renan dans son discours de réception à l’Académie française (1882) : “ l’Etat neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l’Eglise à lui obéir sur ce point capital ”.
Le débat sur la laïcité qui dure depuis plusieurs années et qui est encore en cours, et à laquelle la Conférence épiscopale français tente de participer, est piégé par le sens restrictif et déformé du mot et par l’intention qui met le pouvoir politique. Jean Madiran fait une longue analyse des déclarations des politiques comme de l’épiscopat. Nous y renvoyons les lecteurs.
En relevant encore de quelle façon l’épiscopat français maintient de bonnes relations avec le pouvoir politique : “ Finalement l’épiscopat se contente de négocier en tapinois quelques aménagements pratiques, quelques dispositions réglementaires, quelques exemptions fiscales. En dehors de quoi, les notes doctrinales, communiqués et déclarations épiscopales se bornent à des exposés psychosociologiques inspirés des “sciences humaines“ plutôt que d’une révélation divine, et présentés comme des opinions parmi d’autres dans le débat démocratique. ”
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À signaler, néanmoins, que l’épiscopat, en certains de ses membres, n’est pas ignorant ou dédaigneux de “ l’influence de la franc-maçonnerie ”. Il y a deux ans, Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay, avait fait des déclarations très fermes et clairvoyantes sur le sujet[1]. Cette fois, c’est un autre évêque, Mgr Rey, évêque de Toulon, qui a demandé à un mensuel catholique de préparer un dossier sur la franc-maçonnerie et “ son influence dans le monde ”. Le numéro paraîtra en décembre.
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. À propos des liens entre l’Association pour la famille et l’Opus Dei (Aletheia n° 59), un lecteur spécialiste du milieu associatif catholique nous écrit : “ Les responsables de l’Association pour la promotion de la famille (APPF) sont tous de l’Opus Dei. Ce qui est vrai, c’est que l’œuvre entend toujours ne pas être confondue avec les initiatives prises par ses membres, afin d’éviter les amalgames dont ses adversaires sont friands (par exemple en parlant des “banques“ de l’Opus Dei…). Toutefois, je pense qu’une certaine ambiguïté subsiste dans la mesure où les membres de l’œuvre acceptent une direction spirituelle extrêmement directive, dans tous les domaines de leur vie, — engagements “temporels“ inclus. De plus, François Gondrand, le précédent responsable de la communication de l’Opus Dei en France, que j’avais interrogé sur l’APPF, avait reconnu l’origine opusienne des animateurs de cette association (fondée face à l’inertie des AFC), tout en affirmant son indépendance vis-à-vis de l’Œuvre ”.
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. Dans le débat actuel sur la “ gnose ” et la valeur des travaux d’Etienne Couvert, l’helléniste et latiniste Gérard Bedel a publié, sous le nom de Philologus, une utile mise au point sémantique sur les mots gnose, théosophie et ésotérisme [2].
À propos du livre de Paul Sernine, La Paille et le sycomore, l’abbé de Cacqueray, supérieur du District de France de la FSSPX, explique dans le dernier numéro de Fideliter[3], pourquoi il en a autorisé l’édition et la diffusion : “ je pense que de tels débats, comme il en a toujours existé dans l’histoire de l’Eglise, sont à même de servir la recherche de la vérité par la confrontation des arguments, l’approfondissement des convictions justes. (…) Cette autorisation ne signifie pas pour autant l’approbation du livre : elle se limite à garantir que cet ouvrage ne contient rien de contraire à la foi et aux mœurs (bien qu’une erreur soit évidemment toujours possible). Que le livre soit maladroit, confus ou inutile appartient au débat public des idées, et l’autorité ecclésiastique, en permettant la parution d’un tel livre, ne s’est pas engagée sur sa valeur intellectuelle. ”
L’abbé de Cacqueray indique aussi en quel sens, limité, les notions de “ contre-Eglise ” et de “ complot ” peuvent être utilisées pour qualifier le combat mené par certains contre l’Eglise et sa doctrine.
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. Le dimanche 22 août, M. l’abbé de Cacqueray, supérieur du district de France de la FSSPX, est venu à l’église Saint-Eloi de Bordeaux annoncer la mutation de l’abbé Laguérie, prieur de l’église. Cette mutation, au Mexique, est refusée par l’intéressé qui a fait appel de la décision.
L’hebdomadaire Minute, dans son numéro du 25 août, a consacré un très long article à l’affaire sous le titre : “ La succession de Mgr Lefebvre en jeu — Du rififi chez les cathos tradi ”. L’article, signé Céline Pascot, explique : “ L’auteur a commis une faute de lèse-majesté en alertant dans un premier temps Mgr Fellay [Supérieur général de la FSSPX], et dans un second temps une trentaine de prêtres de la Fraternité, auxquels il a adressé une copieuse étude statistique sur la situation des séminaires de la Frat’ ”. L’auteur de l’article analyse la crise qui est survenue comme une lutte d’influence à l’approche du prochain Chapitre général de la FSSPX, en 2006, qui devra élire un nouveau Supérieur général ou confirmera l’actuel dans ses fonctions.
Deux autres prêtres, les abbés Héry, de Bordeaux, et de Tanoüarn, directeur des publications Pacte et Certitudes, ont pris la défense de l’abbé Laguérie. L’abbé de Tanoüarn estime qu’il ne s’agit pas d’une question de personnes mais d’une question de doctrine qui porte sur la nature de la vocation et la conception du sacerdoce.
Le Figaro, le 27 août, a évoqué l’affaire sous le titre “ Les catholiques lefebvristes se déchirent ” et a reproduit des propos de Mgr Fellay au sujet des trois prêtres visés : “ Ils ne sont pas exclus, mais ils en prennent le chemin. S’ils s’obstinent dans la rébellion, la sanction légitime va tomber, et vite. Ils troublent l’ordre. J’appliquerai donc le droit et je n’ai pas l’esprit de dictature. S’ils reviennent dans la voie de la vérité, alors à tout péché miséricorde, mais il faudra réparation. ”.
Puis était mis en circulation, par courrier et sur internet, un libelle anonyme intitulé : “ FSSPX : L’enjeu du “bras de fer“ de la Saint-Louis 2004 ”. On peut y reconnaître, je crois, le style et l’argumentation bien connue de Louis-Hubert Rémy, l’auteur sédévacantiste de L’Eglise éclipsée. Il évoque l’existence d’un “ clan Tanoüarn-Laguérie-Celier-Héry ”, les qualifie de “ mutins modernistes ”, relie l’épisode à l’affaire Sernine et interprète cette nouvelle affaire comme une “ offensive contre les autorités de la Fraternité ”.
Je ne fais que rapporter ici les positions des uns et des autres sans me mêler à la controverse.
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. Un projet d’aménagement du sanctuaire de Fatima est à l’étude. Selon certaines informations, il s’agirait d’en faire un “ centre inter-religieux où les religions du monde se réuniront pour rendre hommage à leurs dieux ”. Plusieurs publications traditionalistes se sont fait l’écho, ces derniers mois, de ce “ nouveau scandale de Fatima ”.
Jeanne Smits, qui a mené une enquête sur place, fait dans Présent (5 rue d’Amboise, 75002 Paris) le point sur la question. Tout est parti d’un article paru dans un hebdomadaire anglophone, Portugal News. Les démentis, apportés par la suite, dans l’organe officiel du sanctuaire et par le recteur du sanctuaire, le P. Luciano Guerra, n’ont pas été repris par la presse qui avait annoncé la fausse nouvelle.
Le grand article de Jeanne Smits, “ Quoi de neuf à Fatima ” (28.8.2004), a le mérite d’apporter des éclaircissements et des rectifications convaincantes. Reste à savoir si les publications traditionalistes qui s’étaient alarmées et avaient dénoncé une “ nouvelle trahison du message de Fatima ” signaleront à leurs lecteurs ce rétablissement de la vérité des faits.
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. Vient de paraître : Grégoire Celier, Libéralisme et antilibéralisme catholiques, Editions Clovis (B.P. 88, 91152 Etampes Cedex), 78 pages, 10,50 euros :
Ch. I : Le libéralisme.
Ch. II : Le libéralisme catholique.
Ch. III : L’école de l’antilibéralisme catholique.
Ch. IV : Nous sommes les fils des saints.
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Vient de paraître
Yves Chiron
Pie XI (1857-1939)
Introduction
1.      L’enfant de la Brianza
2.      Un jeune prêtre studieux
3.      De l’Ambrosienne à la Vaticane
4.      Nonce en Pologne
5.      De Milan au siège de Pierre
6.      Le Règne du Christ
7.      Le pape des missions
8.      Le pape de l’Union
9.      L’Action catholique : “ refaire la société chrétienne ”
10.  Face à Mussolini
11.  Les affaires de France
12.  Pour une Europe nouvelle
13.  Face à Hitler
14.  “ Il terribile triangolo ”
15.  “ La Pâques des trois encycliques ”
16.  “ Nous sommes tous spirituellement des sémites ”
Sources et bibliographie
Index
Remerciements

Un volume de 432 pages.  Éditions Perrin.
Prix en librairie : 23, 50 euros. Disponible au même prix, chez l’auteur (franco de port).
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[1] Texte intégral de l’entretien qu’il avait accordé à RCF-Le Puy dans le n° 28 d’Aletheia, 16 avril 2002 (envoi contre deux timbres).
[2] “ Le coin du philologue ”, Legenda, in Lecture et Tradition (n° 327, mai 2004, B.P. 1, 86190 Chiré-en-Montreuil, 3 € le numéro).
[3] “ Pour un débat contre-révolutionnaire ”, entretien avec l’abbé de Cacqueray, Fideliter (n° 161, septembre-octobre 2004, B.P. 88, 91152 Etampes Cedex, 7,50 € le numéro).