mercredi 22 avril 2009

[Aletheia n°141] Benedictus à Itinéraires - par Yves Chiron

Aletheia n°141 - 22 avril 2009
Benedictus à Itinéraires - par Yves Chiron
L’abbaye Sainte-Madeleine a entrepris de recueillir en volume les chroniques ou les lettres spirituelles que son fondateur a publiées dans la revue Itinéraires à partir de 1976. Signées « Benedictus » puis « Dom Gérard », ces chroniques ont été lues, jusqu’en 1996, par quelques générations de lecteurs de la revue que dirigeait Madiran depuis 1956.
1956 – 1976 – 1996 : trois dates, trois époques, trois temps de l’histoire de l’Eglise. En 1976 ou en 1996, les évêques français – sauf exception – n’ouvraient pas la revue de Jean Madiran et donc ne lisaient pas Dom Gérard. Ils ne le faisaient pas pour différentes raisons : soit ils n’en avaient jamais entendu parler, tant l’interdiction implicite de parler des écrits de Jean Madiran a duré et perdure ; soit ils avaient un vague souvenir – ou on leur en avait parlé – de la « mise en garde » lancée en 1966 contre Itinéraires par un communiqué du Conseil permanent de l’épiscopat français[1].
Nous ne sommes plus en 1966 ni même en 1996. Des évêques lisent à nouveau Madiran, même si la plupart des titres de la presse catholique qu’ils lisent par ailleurs ne recensent jamais les livres de Madiran. Le volume édité par les Éditions Sainte-Madeleine permet de lire ou relire Dom Gérard, avec une préface de Jean Madiran.
Les relations entre le futur fondateur du Barroux et le futur fondateur d’Itinéraires et de Présent remontent à 1944. Ce fut le germe d’une amitié intellectuelle et spirituelle qui croîtra plus tard.
Je ne commenterai pas ce premier recueil des écrits de Dom Gérard dans Itinéraires[2]. Mieux vaut citer quelques extraits de la présentation de Jean Madiran :
« Quand il écrit ses articles pour la revue Itinéraires, Dom Gérard a choisi une voie lui permettant de s’adresser directement, il l’a voulu et il le dit, aux laïcs et aux clercs qui ont “le courage et la lucidité d’entreprendre l’œuvre chère entre toutes : la restauration d‘un ordre temporel chrétien“. […]
Bien entendu Dom Gérard n’entre pas, ce n’est pas le rôle du prêtre, dans les modalités et détails de cet ordre temporel chrétien qui, selon les époques toujours changeantes et les circonstances toujours complexes, offrent plus ou moins de possibilités et réclament diverses manières de s’y prendre, ce qui relève de la responsabilité autonome des laïcs. Mais l’esprit est le même à travers les âges successifs, les principes demeurent invariables, et ces principes sont vivants, cet esprit est lumière, quand ils procèdent d’une vie intérieure. C’est pourquoi Dom Gérard parle surtout de vie intérieure lorsqu’il s’adresse, comme il le fait ici, à ceux qui veulent entreprendre ”la restauration d’un ordre temporel chrétien”. Par l’intense vérité de la vie intérieure, les principes qui pourraient en rester au stade d’un bavardage intellectuel deviennent des ferments qui nous rendent capables de restaurer, de maintenir, de transfigurer concrètement les réalités sociales au milieu desquelles nous vivons. […]
Dom Gérard n’a pas laissé d’indications sur la manière d’utiliser ce recueil, puisqu’il est posthume. On se permettra d’indiquer au lecteur qu’il n’est pas fait pour être lu comme d’autres ouvrages du même auteur, Demain la chrétienté ou la Lettre aux 18-20 ans. Chacun de ces articles forme un tout achevé, c’est une lettre envoyée à peu près mensuellement : on peut en prendre une d’après son titre, la relire et la méditer pendant un mois. La plupart “scrutent et soupèsent“ un extrait de la liturgie du mois correspondant. Ces lettres sont intemporelles au regard du calendrier civil et de l’histoire politique ; leur “actualité“, parce qu’elle est liturgique, est assurée à jamais ».



Retour sur l'important scoop d’Yves Chiron - par Luc Perrin*
J’avais relevé le scoop passé inaperçu, ou presque, donné par Yves Chiron dans le n° d’Aletheia du 8 avril 2009, scoop qui semblait être une erreur factuelle, au milieu d'autres affirmations très dissonnantes avec l’histoire de la PCED (Commission Ecclesia Dei) depuis sa création en 1988.
Celui-ci a réagi à mon commentaire pour attirer mon attention - et je crois utile d'en faire part ici avec son plein accord - sur certains points.
Il a repris, résumé des analyses qui n’étaient pas les siennes propres mais provenaient « de différentes conversations romaines avec certaines personnes qui sont en charge de ces dossiers ». Les étrangetés que j’avais notées sont donc à interpréter sous cet angle.
Dès lors sans reprendre chaque point en cause, on peut souligner ceci :
a) alors que la Lettre papale du 10 mars parlait de « rattachement » de la PCED, réduite dans sa mission à la seule négociation doctrinale avec la FSSPX, il y aurait plutôt non rattachement mais création d'une commission, au sein de la Congrégation présidée par le cardinal Levada, pour conduire les « discussions » sur les « questions ouvertes » (cf. décret du 21 janvier).
La chose semble bien plus cohérente car la formulation de la Lettre du 10 mars ouvrait la voie à un abandon en rase campagne du suivi du Motu proprio ! J'avais d'emblée souligné cette incongruité quand la Lettre avait été publiée.
Si le scoop d’Y. Chiron se vérifie dans les semaines/mois qui viennent, c'est une garantie donnée aux fidèles et aux instituts quant à la pérennité du Motu proprio. Rappelons la menace qui plane du délai de trois ans (2007-2010). La PCED actuelle, explicitement en charge de ce suivi dans Summorum Pontificum, demeurerait.
Cette configuration, scindant les missions actuellement exercées par le cardinal Castrillon Hoyos depuis 2000, est beaucoup plus logique.
b) le reste des affirmations est à lire en fonction de cette bonne nouvelle, si elle entre dans les faits :
- la PCED actuelle a toujours privilégié une approche non doctrinale, après avoir, entre 1988 et 2000, ignoré plutôt la FSSPX, du moins s’être positionnée dans une logique de « schisme ». Je maintiens que rien ne lui imposait de le faire et qu’il s'agissait d'un choix du cardinal-président, choix qu’il a maintes fois exprimé, choix qui s’est incarné dans la régularisation des Pères de Campos (2001-2002), de l'I.B.P. (2006) et des Fils du Très Saint Rédempteur (2008). Le Cardinal a toujours minimisé l’aspect doctrinal, en repoussant la clarification à une après-régularisation canonique, ce qui lui a été constamment reproché par la FSSPX. C’est ce cycle qui se clôt avec la Lettre de Benoît XVI du 10 mars.
- le cardinal Castrillon Hoyos nommé président de la PCED en 2000 est chargé explicitement par Jean-Paul II de renouer le contact avec Menzingen et il s’y attelle très vite. Aux yeux des « certaines personnes » rencontrées par Y. Chiron, ce mandat de négociation était comme une affaire « personnelle », le Cardinal étant comme un délégué du pape à cet effet.
C’est une lecture particulière, je laisse le soin aux liseurs perspicaces d’en décrypter le message implicite. Il demeure qu’après son remplacement par le cardinal Hummes en 2006, la seule fonction assumée par le cardinal colombien est ... président de la PCED. C’est donc bien ce président que Mgr Fellay et divers envoyés de Menzingen ont régulièrement rencontré et avec lequel des échanges ont eu lieu, comme avant 2006. C’est bien lui, et nul autre, qui a été l’architecte du dialogue renoué depuis 2000, des deux rencontres officielles entre Mgr Fellay et deux papes, toujours lui qui a agi pour lever l’obstacle des deux requêtes préalables aux discussions. En dépit de la limite de son approche canonique, limite perceptible dès 2001-2002, l’histoire retiendra cela au crédit du Cardinal.
L’histoire retiendra aussi sa contribution, importante, à la reconnaissance de la légitimité de la Forme extraordinaire du rit romain (nombreuses déclarations, messe de 2003 à Rome, intervention très courageuse au Synode des évêques de 2005, appui constant et public au processus qui a produit le Motu proprio). À l’heure où tant vous ont accablé, se sont défaussés sur vous (cf. le P. Lombardi), se distancient de vous, Eminence, il me semble qu’ici on peut avoir quelque gratitude pour votre action en cette matière.
En résumé, il y aurait une « commission nouvelle » sous la dépendance du cardinal Levada, en charge d’une approche doctrinale cette fois des relations avec la FSSPX : ce qui rappelle la période 1978-1981 avec alors le cardinal Seper. Un enlisement s’était cependant produit assez vite ...
Et d’autre part, une PCED maintenue en charge désormais uniquement du suivi du Motu proprio et de la tutelle des instituts traditionnels.
Quant à savoir qui trépigne d'impatience ou a les pieds froids voire gelés à l’idée de démarrer les discussions doctrinales, il me semble que la lenteur arrange les parties en présence, au moins pour le moment.
* Ce message est paru sur le Forum catholique le 17 avril 2009. Luc Perrin est maître de conférences d’histoire de l’Eglise à la Faculté de théologie catholique de Strasbourg (Université Marc-Bloch). Il est l’auteur, notamment, de L’Affaire Lefebvre (Cerf, 1989) et de Paris à l’heure de Vatican II (Les Editions de l’Atelier, 1997).



« Tous kantiens » - par Jean Madiran[3]

  • Sur cette sentence d’Emile Poulat : « Tous kantiens », nous ne nous sommes peut-être pas suffisamment arrêtés (Présent du 31 octobre et du 8 novembre). Pour pousser plus avant notre réflexion, écrivions-nous, attendons de voir quel accueil l’intelligentsia catholique va faire à l‘événement. Car c’en est un.


  • Eh bien, c’est tout vu. L’accueil s’est fait remarquer par son absence dans les sphères officielles et bien en vue du catholicisme sociologiquement installé.
    Veillons donc à ne pas laisser oublier ce que disait Poulat l’automne dernier :
    « Je considère le kantisme comme la forme d’esprit qui façonne aujourd’hui tout homme normalement constitué. L’homme politique, l’industriel, le scientifique, même le catholique, est spontanément kantien. »
    Et quand il dit : « Ils sont tous modernistes », on voit bien que pour lui, et avec raison, moderniste et kantien sont synonymes pour désigner « ce modernisme ambiant et vulgarisé qui traîne aujourd’hui partout ».
    Le philosophe allemand Emmanuel Kant est mort en 1804. Directe ou indirecte, son influence a effectivement traversé deux siècles. Ce n’est pas en un jour qu’elle a pu aboutir à ce « tous kantiens » que le XXe siècle a légué au XXIe.



  • Le diagnostic de Poulat est d’abord un témoignage. Il a eu trente ans au milieu du XXe siècle, en 1950. Il se trouve que je suis son contemporain, et moi-même j’ai eu trente ans exactement au milieu du siècle, à un jour près, le 15 juin. Bonne situation pour porter ou pour apprécier un témoignage concernant en somme le siècle en son entier.


  • Ceux que j’ai personnellement connus, ou dont les œuvres ont compté pour moi, parmi les grands esprits catholiques de la génération qui a eu trente ans aux alentours de 1900-1914, – c’est-à-dire la génération immédiatement antérieure à celle de Poulat, – je n’en vois aucun qui n’ait pas été explicitement hostile au kantisme. Maurras et Péguy le rejettent fortement. Gilson le réfute dans son Réalisme méthodique et dans son Réalisme thomiste et critique de la connaissance. Maritain, même tardif (La philosophie morale, 1960), le critique sévèrement. Henri Charlier est aux antipodes du kantisme. Claudel est thomiste. Et Marcel De Corte ! Pourtant aucun d’entre eux, De Corte, Claudel, Charlier, Maritain, Gilson, Péguy, Maurras, non, aucun ne me paraît étranger à lacatégorie des humains « normalement constitués ».


  • À part Péguy, mort au combat en 1914, et Maurras, emprisonné à vie en 1945, ils ont tous continué leur œuvre dans la seconde moitié du XXe siècle, et leur influence est toujours vivante. Pour n’en prendre qu’un exemple, l’existence maintenue du « courant maurrassien » à l’intérieur du catholicisme n’a pas cessé de susciter l’hostilité méchante du cardinal Lustiger et celle de son disciple et successeur le cardinal Vingt-Trois. Poulat a oublié, ou omis, toute cette philosophie chrétienne, philosophia perennis, philosophie pérenne, toujours présente, toujours féconde, toujours inspiratrice de toutes sortes d‘œuvres nouvelles.


  • Mais Poulat pourrait citer Gilson déclarant, explications et preuves à l’appui, la philosophie chrétienne étrangère au monde contemporain. C’est-à-dire étrangère au monde moderne et à sa modernité. Toutefois cette situation d‘être étranger au monde est justement la « bonne nouvelle » qui nous a été annoncée. Nous n’avons pas ici-bas de demeure permanente, nous sommes dans le monde mais comme n‘étant pas du monde. Dès le début de son encyclique Pascendi, saint Pie X établit qu‘à la base du modernisme il y a une erreur philosophique. Bien que Kant n’y soit pas cité nommément, il est manifeste que cette erreur est d’origine kantienne. Elle s’est installée à l’intérieur de l’Eglise, et depuis lors elle n’en a pas été délogée. Elle fait que la philosophie chrétienne est étrangère non pas seulement au monde profane, mais aussi à une grande partie du clergé et de sa hiérarchie, et c’est cette grande partie qui est élevée au rang de « tous » par Emile Poulat.


NOTES
[1] Cette « mise en garde » n’était pas une condamnation et ne comportait pas de sanction (texte intégral dans la Documentation catholique, n° 1475, 17 juillet 1966, col. 1285-1288).
[2] Dom Gérard, Benedictus. Écrits spirituels, préface de Jean Madiran, Editions Sainte-Madeleine (84330 Le Barroux), 420 pages, 20 euros.
[3] Article paru dans le quotidien Présent (5 rue d’Amboise, 75002 Paris), le vendredi 3 avril 2009.

mercredi 8 avril 2009

[Aletheia n°140] Nouvelles de Rome - par Yves Chiron

Aletheia n°140 - 8 avril 2009
Nouvelles de Rome - par Yves Chiron
On lit, ici et là, que les jours de la Commission Ecclesia Dei sont comptés, que certains cardinaux et évêques français en désaccord avec la récente levée des excommunications des évêques de la FSSPX ont obtenu « la tête » (sic) du cardinal Castrillón Hoyos président de la Commission, que la dite-Commission serait bientôt placée « sous la tutelle de la Congrégation pour la doctrine de la Foi », signe du désaveu de la commission Ecclesia Dei et de son président.
De différentes conversations romaines avec certaines des personnes qui sont en charge de ces dossiers, ou qui auraient pu l’être, on peut apporter les précisions suivantes :
• Le cardinal Castrillón Hoyos aura quatre-vingts ans en juillet prochain. Il a largement dépassé la limite d’âge fixée par le Règlement général de la Curie romaine pour les chefs de dicastère (à 75 ans, ils sont « priés de présenter leur démission au Souverain Pontife » qui l’accepte ou non et peut les conserver en fonction jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans).
• Mgr Perl, le plus ancien membre de la Commission Ecclesia Dei, a d’abord été attuario de cette Commission, puis secrétaire. En mars 2008, il en a été nommé vice-président. Cette promotion récompense, très certainement, ses mérites, mais elle est aussi un gage de stabilité dans sa délicate mission : Mgr Perl a atteint soixante-dix ans en 2008, sa nomination comme vice-président repousse à soixante-quinze ans son départ à la retraite.
• Les multiples accusations de modernisme portées par certains évêques de la FSSPX contre Benoît XVI ont été jugées très sévèrement à Rome.
Rappelons-les brièvement :
- Mgr de Galaretta, dans le sermon prononcé à Écône lors de la cérémonie des ordinations, le 27 juin dernier, a dénoncé dans les discours du Pape aux Etats-Unis : un « esprit naturaliste, humaniste, qui n’est pas à proprement parler surnaturel, mais plutôt humain. […] Oui, ces autorités romaines font une œuvre de déchristianisation […] elles adhèrent à des principes libéraux modernistes ».
- Au même moment, dans un entretien accordé à la revue américaine The Angelus, Mgr Tissier de Mallerais décrivait Benoît XVI comme « un vrai moderniste, avec la théorie complète du modernisme mis à jour »[1].
- Plus récemment, dans une étude parue en janvier[2], Mgr Tissier de Mallerais, a dénoncé la « diabolique dialectique » de Benoît XVI, où « les affirmations sont justes, mais ce sont les négations qui sont hérétiques. Ainsi ont procédé tous les hérésiarques ».
• Les discussions doctrinales avec la FSSPX seront menées sous la direction d’une nouvelle commission qui va être créée et qui dépendra de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Cette décision de créer une nouvelle commission n’est en rien une défiance à l’égard de la Commission Ecclesia Dei. Les questions doctrinales n’ont jamais été du ressort de la Commission Ecclesia Dei, ni non plus, de manière spécifique, les relations avec la FSSPX. Mgr Fellay ne s’est rendu qu’une fois dans ses locaux, le 4 juin dernier.
• La FSSPX semble peu pressée d’ouvrir les discussions doctrinales relatives aux points du concile Vatican II qui posent problème. Du côté romain, la future commission doctrinale recourra, notamment, à des théologiens français et italiens, pour certains membres déjà de la Commission théologique internationale. En revanche, certains théologiens pressentis ont refusé parce que le principe théologique de telles discussions est mal défini.



Guillaume de Tanoüarn - Jonas ou le désir absent
(Éditions Via Romana, 111 pages, 14 euros)
L’abbé de Tanoüarn est un écrivain abondant, surprenant parfois par ses références à la littérature classique ou contemporaine. Sa façon d’écrire et d’aborder les problèmes le rapproche plus d’un Balthasar que des grands représentants de l’École romaine de théologie (un abbé Berto ou un abbé Lefèvre jadis, un Mgr Piolanti hier, un Mgr Gherardini aujourd’hui).
Son dernier livre ne déroge pas à sa manière de conduire son lecteur sur des chemins originaux. C’est une lecture accompagnée du livre biblique de Jonas.
Le prologue (« Mon apocalypse du désir ») est un clin d’œil à Boutang, non nommé, et les démonstrations n’en sont pas, pourquoi ne pas le dire, toujours convaincantes. Après la satisfaction du désir, il ne resterait « rien » : que la « satisfaction », l’« autoréalisation ». On pourrait en débattre.
Mais le fond du livre est ailleurs. Il est dans la lecture des aventures de Jonas comme un enseignement sur l’absence de désir. C’est « un manque de confiance en Dieu qui pourrit la vie de Jonas et qui en fait un fugitif et un vagabond sur la terre » (p. 43-44). Puis, au milieu de la tempête, il va s’offrir « en un sacrifice propitiatoire, en un sacrifice capable d’apaiser le Dieu tout-puissant ». Ce sacrifice le sauve. Mais sa mission ne fait que commencer. Il doit appeler les Ninivites à la pénitence.
Les pages de l’abbé de Tanoüarn sur l’universalisme de l’appel de Dieu et sur l’universalisme du salut sont belles et réconfortantes. « Dieu a une volonté d’amour qui tient compte du moindre Bien accompli. Dieu se reconnaît, Lui l’auteur de tout bien, dans le plus petit élan vers le bien. Si c’est un élan sincère ».
Y.C.




[1] Cf. Aletheia, n° 129, 5 août 2008.
[2] « Le mystère de la rédemption selon Benoît XVI », Le Sel de la terre (couvent de la Haye-aux-Bonshommes, 49240 Avrillé), n° 67, hiver 2008-2009, p. 22-54.