mercredi 7 novembre 2001

[Aletheia n°20] Un nouveau président pour la Conférence épiscopale de France

Aletheia n°20 - 7 novembre 2001
Un nouveau président pour la Conférence épiscopale de France
Mardi 6 novembre, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes, ont élu Mgr Ricard président de la Conférence épiscopale.
Mgr Jean-Pierre Ricard, né en 1944 à Marseille, a reçu sa formation sacerdotale au séminaire de Marseille puis au séminaire des Carmes, à Paris. Sauf erreur de ma part, c’est, depuis que la fonction existe, le premier président de la Conférence épiscopale à n’avoir pas reçu une partie de sa formation à Rome.
Il a longtemps exercé son ministère à Marseille où, pendant dix années, il a été délégué épiscopal auprès des séminaristes, de 1975 à 1985. Il a été aussi curé de l’importante paroisse Sainte-Marguerite, de 1981 à 1988. Vicaire général de Marseille en 1988, il a été nommé évêque auxiliaire de Grenoble en 1993. Il était alors le plus jeune évêque de France.
En juillet 1996, il est devenu évêque coadjuteur de Mgr Louis Boffet, évêque de Montpellier, auquel il a succédé rapidement. En 1999, enfin, il a été élu vice-président de la Conférence des évêques de France. Jean-Marie Guénois, dans la Croix (7.11.2001), fait remarquer : “ Le nouveau président, ancien vice-président, était jusque là chargé des relations entre l’Eglise et l’Etat. Comme si ce dossier montait d’un cran dans les préoccupations de l’institution ecclésiale. ”
A Marseille, où je l’ai assez bien connu, il semblait être un prêtre modéré, non enclin aux exaltations et dérives du progressisme. C’était un homme de consensus.
Au dernier Synode des évêques réuni à Rome, en octobre, Mgr Ricard a fait une intervention sur le rôle de l’évêque comme “ tisserand ” de la communion1  :
L’Eglise est dans son coeur même une communion missionnaire. Cette communion est tout à la fois un don du Seigneur à accueillir et une tâche à réaliser. La réalisation de cette communion passe par l’apprentissage d’une solidarité fraternelle où doit s’ajuster dans la formation du lien ecclésial la diversité des vocations, des charismes et des ministères. Il est de la responsabilité du ministère épiscopal de veiller à cette édification quotidienne de l’Eglise, de favoriser la synergie des différents acteurs, d’aider à vraiment marcher ensemble sur cette route commune (sun-odos) de la foi et de la mission. On peut comparer l’évêque à un tisserand qui aiderait à tisser au jour le jour le tissu ecclésial. Il croisera le fil de la communion verticale (avec Dieu) avec celui de la communauté fraternelle. Il apportera à tous son aide, son accompagnement, son discernement et la clarification de ses décisions pastorales. Il le fera avec patience, confiance et conviction.
Cette intervention a suffisamment retenu l’attention des quelque deux-cent cinquante pères synodaux pour que, semble-t-il, Mgr Ricard soit associé à la rédaction  du “ Message du synode des évêques au Peuple de Dieu ” qui a été rendu public à Rome le 26 octobre. En effet, la 19e des trente propositions du “ Message ”  reprend l’image, et l’expression, de l’évêque “ tisserand de l’unité ” :
Il [l’évêque] ne cessera de soutenir la ferveur des paroisses et les entraînera, avec les curés qui en ont la charge, dans un élan missionnaire. Mouvements, petites communautés, services de formation ou de charité qui forment le tissu de la vie chrétienne, bénéficieront de sa vigilance et de son attention. Tel un bon tisserand de l’unité, l’évêque, avec les prêtres et les diacres, discernera et soutiendra tous les charismes en leur merveilleuse diversité. Il les fera concourir à cette mission unique de l’Eglise : rendre témoignage, au milieu du monde, à la bienheureuse espérance qui est en Jésus-Christ, notre unique Sauveur.
Sans préjuger de l’action que mènera le nouveau président de la Conférence épiscopale de France, on signalera encore ce fait qui est une illustration de sa conception de l’évêque comme tisserand de l’unité : le 16 juillet dernier, il a ordonné diacres, au Barroux, deux religieux du Monastère Sainte-Madeleine. C’est le dernier numéro des Amis du Monastère, paru avant l’élection de Mgr Ricard, qui signale le fait dans sa “ Chronique du monastère ”. En précisant :  “ après none, à l’ombre d’un pin, il nous décrit sa formation, son diocèse, et les prochains travaux de l’épiscopat. Selon lui, la crise des vocations a été accentuée par une “paralysie de l’appel”. Il faut relancer l’appel et les jeunes hésiteront moins à répondre. ”
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Les Amis du Monastère publient leur 100e numéro. La collection complète des cent numéros, depuis le premier numéro paru le 29 septembre 1978 , peut être obtenue auprès du Monastère Sainte-Madeleine (84330 Le Barroux) contre une participation de 100 F (+ 20 F de port).
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Je remercie ceux qui contribuent à l’impression et à l’envoi de cette modeste lettre d’informations en m’envoyant une contribution financière ou quelques timbres. Je serai reconnaissant aussi aux destinataires qui ne souhaiteraient plus la recevoir de le signaler. Cela allégerait les dépenses...